mercredi 20 juin 2012

Mademoiselle Marie-Ségolène

Je ne sais plus si c'était en Meurthe et Moselle où si nous étions dans les Vosges, mais il faisait froid, très froid. Depuis le début de la semaine ma punition était de garder les accès du champ de tir. Oui j'étais très souvent puni de quelques tours de consignes qui allaient de la corvée de poubelle à celle de garder le champ de tir. Pour ma part j'étais en charge d'un méchant chemin de plaine balayé par une bise qui augmentait sensiblement l'impression de froid sibérien qui régnait en ce jour bien triste.



J'avais posé mon sac, ouvert celui-ci et commençais à vouloir allumer mon petit camping gaz quand il me sembla voir quelqu'un s'engager sur le chemin. Je mis mon arme, un mas 49-56 à l'épaule et m'engageais sur le chemin. La neige en s’écrasant sous mes "rangers", crissait, ralentissant mon déplacement tant elle était épaisse.

En quelques minutes je vis surgir face à moi sur le chemin une petite chose. Un grand manteau de fourrure, une chapka sur la tête, seule une petite partie de son visage apparaissait; ce sont ces petites quenottes pointues qui resteront dans ma mémoire toute ma vie. J'ai cru il y a 20 ans les reconnaître ici en pays Mellois.

Face à moi la jeune jeune fille sourit, d'un regard effronté et sur de lui. "Mère permet" me dit-elle, alors si mère permet que peut faire un petit soldat de base!  La jeune fille sortie d'une panière en osier un gâteau et un thermos; c'était un pain d'épices maison, mon Dieu que c'était bon; dans le thermos il y avait un chocolat chaud, lui aussi contenait des épices et je n'avais jamais rien bu d'aussi bon. J'en garde encore le goût dans la bouche.

Les joues rougies par la marche et la joie de surprendre la jeune fille reprit son petit matériel, me sourit et c'est la que je vis ces petites canines particulières qui lui donnait l'impression d'une jeune louve.

En arrivant 15 ans plus tard dans les Deux-Sèvres je me suis souvent demandé si cette jeune personne qui briguait les suffrages du Pays Mellois n'était pas ma petite louve Vosgienne.

Peu importe si oui ou non vous fûtes cette belle image d'un jour bien froid et gris qui mit tant de joie et de chaleur dans mon cœur solitaire et un peu perdu. Enfin si je me suis engagé auprès de vous c'était un peu en souvenir de ce bel instant d'éternité qui réchauffa mon ventre, mon cœur et mon âme.

Que vous arrive t-il donc petite Ségolène? Que d'erreurs ces dernières années. Si, et soyez en remercié, vous avez passé "la main" à une nouvelle génération, quel entêtement à vouloir accéder à un poste "régalien" en faisant un peu n'importe quoi.



Êtes vous bien conseillée, bien encadrée? J'ai vu de prés comment votre entourage se comporte.

Vous avez réussi votre "parachutage" en Deux-Sèvres et en battant Pierre Billard député RPR pourtant puissamment implanté vous avez obtenu vos lettres de noblesses et .......un portefeuille ministériel.



Puis, le Pays Mellois vous semblant si petit, si modeste, vous avez essayé de "soumettre" la ville de Niort, chef lieu du département tenu depuis la fin de la seconde guerre par le parti socialiste local. Vous auriez du ma petite Ségolène relire la "chèvre de M. Seguin"; elle aussi le trouvait trop petit son enclos. Le pieu, la corde, quelle en vint à préférer la montagne, les grandes herbes et finalement le combat sans issu contre le loup!

Vous perdîtes aussi, certes dans des conditions contestables le combat de la mairie de Niort, mais cela ne vous servit pas de leçon! J'étais à l'époque complètement consterné de voir que seules certaines personnes pouvaient vous donner leurs analyses, qui bien sur concordaient avec les vôtres. J'ai compris ce jour là que vous n'aimiez entendre que vos courtisans. Vous souvenez-vous du Corbeau et du Renard?

Vous montez sur des idées évidentes,  "Désir d'Avenir" beaucoup d’entre nous y adhérerons et par divers canaux, internet, réunions, essayerons de faire vivre cette idée généreuse de "société participative".

Oui les citoyens peuvent tous et chacun sur des problèmes particuliers et concrets faire part de leurs expertises. Les élus ne reçoivent pas avec leur mandat "l'Esprit Saint". Cons la veille de leur élection, ils seraient le jour d'après oints et sacrés, réceptacles de l’intelligence populaire et divine. Comment dans cette optique n'avez-vous pas soutenu comme il eut été normal que vous le fissiez les "conseils de développements" locaux.

Celui du Pays Mellois fut dissous devant la double impossibilité de travailler et de recruter des membres. Ni le Président de l'époque du Pays Mellois, ni les communautés de communes du dit pays n’aidèrent le conseil de développement à ouvrer pour le Pays Mellois!



Pendant ces quelques années c'est avec tristesse que je vous ai vu vous éloigner d'idéaux normaux pour une socialiste. Est-ce Jack Lang qui a déteint sur vous? Oui ma petite Ségolène vous vous êtes d'autant plus éloigné des gens simples que vos rêves de gloire grandissaient. Il est bien difficile d'être un citoyen normal quand on monte les marches de la gloire de l'escalier de la "Res Publica".

Épisode dernier La Rochelle, quelle tristesse, quelle défaite annoncée! On ne va pas à la Rochelle ou à Bordeaux d'un simple claquement de doigts. "C'est moi j'arrive". Des siècles d'Histoire, de luttes contre les divers pouvoirs, préférer mourir que de se soumettre, vivre pour soi, ne pas conquérir d'empire, mais assurer aux siens par le biais du commerce, prospérité pour tous.



Il y avait des combats plus nobles mais à priori plus risqués à Châtellerault, la victoire y eut été bien plus retentissante car il s'agissait de vaincre une famille de notables établie.

A La Rochelle vous n'y alliez que pour ramasser la couronne socialiste maladroitement posée par Maxine *ono. On remplacera l’astérisque par la consonne de son choix B ou C).

Là encore ma petite Ségolène vos analystes de la "reine  Pédauque" vous ont envoyé dans le mur. Pour qu'il y ait triangulaire il faut au troisième larron qu'il fasse au moins 12,5% des inscrits; oui mais si l'abstention est forte et ce fut le cas, point de triangulaire et là..........mala suerte!



Je pensais que l'expérience malheureuse du conseil général et la défaite d'une ministre face à un modeste infirmier de campagne avait servie de leçon et bien non; il faudrait peut-être ma petite Ségolène changer vos conseils, vous rapprocher de celles et ceux qui vous aiment et qui parfois par amitié forte pour vous, critiquent vos démarchent, vos relations et vos analystes de salons qui vous conduisent à une ruine certaine.

Vous remettre en cause, accepter la critique, savoir aimer, redevenir la petite Vosgienne et vous vous redresserez.

En politique, on ne meurt jamais, c'est l'instant qui passe, qui s’évanouit dans l'inconscient de tous. La chance repassera; peut-être portera t-elle l'histoire qui vous inscrira à jamais dans le collectif de notre "Res Publica" je vous le souhaite, je te le souhaite du fond de mon cœur encore empli de cette douce chaleur qui venait d'un chocolat chaud bu dans un chemin enneigé des Vosges, par un jeune soldat un après midi si froid, si triste!



Alain Murciares (Conilh enamorat)

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