mardi 30 avril 2013

La "Boria" de Fressines

Depuis des années je me promène le long de la vallée du Lambon et de ses affluents du canton de Celles. J'y découvre une flore qui a l'intelligence de se partager les coteaux, les chemins, les prés, tout au long de l'année.

A la fin de l'hiver, début mars, tous les coteaux du Lambon, s'ils sont orientés au nord, sous des sous bois humides, se couvrent d'une herbe emblématique : l'ail des ours. Bien sur ce nom est légendaire. Les Celtes et les Germains qui vénéraient l'Ours, force primale des peuples de la forêt, aimaient utiliser cette herbe source de bienfaits, que l'animal consommait lui même au sortir de son hibernation. 



Depuis des années aussi, j'essaye d'évaluer la surface de pousse; elle est considérable. Je ne veux pas bien sur, que des hordes de cueilleurs viennent saccager quelques  hectares de coteaux. L'ail des ours possède à la fois une valeur nutritionnelle indiscutable et un prix sur les marchés. Cette semaine il était en rupture de stock à l'épicerie de Rungis et son prix était fixé à 25€ le kilo. Il faut à peu près 3 mètres carrés pour faire un kilo.

Mais au cours de mes promenades, examinant le paysage, j'avais remarqué des choses curieuses. L'une d'elle étant un bosquet au dessus du Lambon au sommet du coteau, lui même dépourvu de végétation.

Je vous laisse quelques photos du lieu, où j'ai cru découvrir une "boria". La borie est une construction en pierres sèches servant généralement d'abri aux bergers. La région en principe ne comporte que très rarement ce genre de construction que l'on rencontre très souvent dans le midi, la Provence et la Corse.

Pourtant en lisant Pierre Moinot il me semble que les petits bergers qui utilisaient ce grand champ près du Lambon, sous le village de Fressines, venaient se mettre à l'abri dans le coteau. Connaissaient-ils cet abri caché?

Face à l'entrée

La voûte
Rampe d’accès au sommet de l'ouvrage
Cette rampe d'accès me semble bizarre pour une borie, en principe elles sont plutôt sous la forme d'une petite maison. Par contre sur les tumulus, ossuaires néolithiques fréquents en Deux-Sèvres, il y a souvent une rampe d'accès au sommet pour atteindre l'endroit où l'on déposait le corps du défunt qui là se réduisait à son squelette.

Voilà ce me semble assez intéressant pour que la commune de Frssines et la communauté cantonale de Celles s'intéressent à ce petit édifice, quel qu'il soit. 

Alain



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