Aéroport
Notre Dame des Landes
Préambule.
Il y a déjà quelques années que nous avions traité de ce sujet devant le ridicule de cette situation. Voici la petite étude envoyée aux responsables. Je la sors de nouveau ce jour, puisque le dossier repart peut-être pour .... 50 ans!
Cette petite réflexion est
réalisée par Peire Martinez_Lassalle à destination de la section
du P.S « Mougon-Celles » à la demande de son président
(secrétaire). La plupart des éléments ont été récupéré sur
Internet ; soit les divers Wiki, les Comptes-rendus du conseil
municipal de Notre Dame des Landes, des sites de l’État, des blogs
favorables ou non à cette opération.
Cette petite étude ne m'aura
pas permis de me faire une opinion, tranchée et ferme. Par contre
elle m'aura conforté dans le fait que beaucoup de militants, dont je
fais partie, ne travaillent pas assez les sujets politiques dont ils
débattent.
Le projet
d’aéroport est né d'une initiative de la Datar datant de
1963, dans le cadre du projet de « métropoles régionales »,
appellation désignant une ville (ou un groupe de villes) dont
l'importance régionale est destinée à jouer un rôle dans
l'aménagement du territoire en France. Ces métropoles doivent
bénéficier des décentralisations, dans de nombreux secteurs, y
compris des secteurs prestigieux ; (recherche, universités,
musique, arts en général). Les premières métropoles d'équilibre
sont créées en 1963 dans le cadre du cinquième plan.
L’ensemble Nantes-Saint-Nazaire fut concerné.
Par
conséquence, qui dit « métropole régionale » induit
des dessertes françaises rapides et modernes (TGV), ainsi qu'un
aéroport « international ». C'est là que naît l'idée
d'un aéroport inter régional (Bretagne-Pays de Loire) à vocation
internationale.
C'est donc en 1965 que la préfecture de
Loire-Atlantique entame la
recherche d’un nouveau site aéronautique pour les régions
Bretagne et Pays de la Loire.
C'est en 1968 que le site de Notre-Dame-des-Landes
est identifié comme site possible, Il se trouve en effet au nord de
Nantes proche d'une liaison routière privilégiée vers Rennes.
En 1973, au niveau national le Schéma Directeur
de l’Équipement Aéronautique précise dans sa conclusion qu’il
« est indispensable de réserver l’avenir aéronautique des
métropoles d’équilibre en permettant à chacune, le moment venu,
d’engendrer des liaisons long-courriers. Dans chaque métropole, le
choix des sites doit être fait, et le plan de masse établi, en vue
d’un possible trafic long-courrier futur ».
En 1974, le
préfet de Loire-Atlantique décide de réserver 1225 ha à vocation
aéroportuaire au bénéfice du département .
Hélas c'est aussi en 1974 qu'éclate la crise
pétrolière ainsi que l'apparition d'une association
s'opposant à ce projet. Ce dernier sera mis en veille pour de
nombreuses années.
C'est en octobre 2000 que le gouvernement Jospin a
relancé le projet. En effet, le 26 octobre 2000, la décision du
Comité interministériel de « réaliser un nouvel aéroport,
en remplacement de Nantes-Atlantique, sur le site de
Notre-Dame-des-Landes afin de valoriser la dimension internationale
et européenne des échanges de l’Ouest Atlantique » a ouvert
la phase d’études.
En janvier 2002, pour permettre le pilotage du
projet avec l'État, un syndicat mixte est créé. Il se
compose des quinze collectivités (régions (2), départements,
syndicats).
Il faudra attendre le 13 avril 2007 !
plus de cinq ans !, pour qu'un rapport de faisabilité
favorable soit remis au préfet de la région Pays-de-la-Loire.
Pourtant malgré le « Grenelle de
l'environnement » en 2007, la construction de l'aéroport du
Grand-Ouest est confirmée. Ce nouvel aéroport a été jugé par la
préfecture de Loire-Atlantique compatible avec les objectifs du
développement durable s’agissant d’un transfert pour raisons
environnementales et non de la création d’une infrastructure
supplémentaire.
A partir de cet instant, les divers opposants font
faire feu de tous bois pour contester l'enquête publique favorable
au projet.
En réaction à ce décret, une manifestation
contre le projet s'est tenue à Nantes début mars 2008.
Puis ce fut le Conseil de la communauté de
communes d'Erdre et Gesvres qui engagea en juillet 2008 un recours en
annulation de la déclaration d'utilité publique du projet
d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devant le Conseil d’État.
Finalement les 31 juillet 2009 et 27 janvier 2010,
les divers recours déposés par les opposants furent rejetés par le
Conseil d’État.
Finalement en octobre 2011, l'État annonce que la
superficie de l'aéroport serait réduite à 730 ha, ce qui semble
étonnant vu que l'aéroport actuel s'étend sur 900ha et qu'il ne
possède qu'une piste ; c'est d'ailleurs un des éléments mis
en avant par les « pro-NDDL » pour le déménagement.
Situation du nouvel aéroport
Le site retenu est situé à 20 km au nord de
Nantes, à 80 km de Rennes, à 110 km d'Angers, de Vannes
et de La Roche sur Yon. Il est donc adapté aux deux régions
concernées.
L'accessibilité du site retenu pour l'aéroport
du Grand Ouest est concerné par différents projets :
- projets routiers : Il est prévu la modernisation des voies partant de Nantes vers les villes périphériques. Voie rapide et autoroute (Nantes-Rennes). Nantes-Vannes et Nantes-Saint-Nazaire.
- projets ferroviaires : Là encore une voie rapide desservant l'aéroport est prévue entre les deux « capitales de la Bretagne ». Une réunion publique aurait été actée pour débattre de cette création ferroviaire, les opposants soulignent qu’aucune réserve financière n’est encore prévue pour les accès ferroviaires envisagés.
2008 : Appel d'offres
Le projet étant acté, malgré les dépôts de
recours devant diverses juridictions, la réalisation du nouvel
aéroport a fait l’objet d’une procédure de mise en concurrence
communautaire dans le cadre d'un contrat de partenariat
« Puplic-Privé »). Le nouvel appel d'offres (le premier
ayant été annulé) du maître d'ouvrage l'État (
aujourd'hui Delphine, son ministère) ainsi que la
« D.G.A.C », préparé par le préfet Bernard
Hagelsteen a eu quatre candidatures (au 27 octobre 2008). Ce sont
les groupes :
Bouygues, SNC-Lavalin, NGE-SAS, VINCI
Le choix du concessionnaire a été effectué par
le ministre chargé des Transports. C'est VINCI qui fut choisi
pour une durée de 55 ans, ceci fit l'objet d'un d’un décret
en Conseil d’État le 29 décembre 2010.
2009-2010 Traitement politique
Un tout petit problème à signaler. M.
Hagelsteen quittant la préfectorale à sa retraite, intégra le
groupe VINCI. Plus ennuyeux
encore, un conseiller technique de Lionel Jospin, M.
Notebaert intégrera VINCI dont
il deviendra directeur pour les aéroports. Donc « de facto »
aujourd'hui il est responsable du projet de l'aéroport « grand
Ouest » avec M. Hagelsteen !
Mais il y a plus
grave ; Mme Hagelsteen
en son temps, Présidente de section au Conseil d’Etat, sera le
juge qui......déboutera les divers recours contre l'aéroport.
Annexes
Ce tableau représente les
divers aéroports français qui ont transporté plus de 3 600 000
passagers en 2012. Beauvais Tillé n'est pas dans la circulaire de
création des aéroports « internationaux ». Il fut créé
pour désengorger ceux de Paris.
Aéroport
|
Code IATA
|
Evolution en %
2000-2011
|
Passagers 2012
|
Passagers 2011
|
Charles
de Gaulle
|
CDG
|
+ 27%
|
61 611 934
|
60 970 551
|
Paris
Orly
|
ORY
|
+ 9%
|
27 232 263
|
27 139 076
|
Nice
Cote d'Azur
|
NCE
|
+ 11%
|
11 189 816
|
10 422 073
|
Lyon
St Exupéry
|
LYS
|
+ 40%
|
8 451 039
|
8 437 141
|
Marseille
Provence
|
MRS
|
+ 14%
|
8 295 479
|
7 363 068
|
Toulouse
Blagnac
|
TLS
|
+ 31%
|
7 559 350
|
6 988 140
|
Basel
Mulhouse Freiburg
|
BSL – MLH
EAP
|
+ 34%
|
5 354 350
|
5 053 664
|
Bordeaux
Mérignac
|
BOD
|
+ 34%
|
4 380 185
|
4 112 575
|
Beauvais
Tillé
|
BVA
|
+ 848%
|
3 862 562
|
3 677 794
|
Nantes
Atlantique
|
NTE
|
+ 63%
|
3 631 693
|
3 245 562
|
Ce
tableau s’arrête volontairement à la ville de Nantes, sujet de
cette modeste étude. Mulhouse est partagé entre trois pays ;
France, Suisse, Allemagne.
Mon
ressenti.
On
peut voir qu'actuellement cet aéroport international, bien qu'ayant
une forte croissance sur la décennie (+ 63%) est loin de sa
saturation naturelle. En effet, j'ai pu constater que de nombreux
aéroports dans le monde dans des situations identiques (une seule
piste) transportent jusqu'à 10 millions de passagers. Alors ?
Dans
ce second tableau vous trouverez des arguments des « pour »
et des « contre ».
Item
|
Pour/contre
|
Descriptif
|
---|---|---|
Environnement
|
Pour
|
Libérer de l'espace près de Nantes, mettre
en sécurité une zone « Natura 2000 ». Libérer des
terrains pour l'expansion de Nantes. Occuper à NDDL des terrains
de peu de valeurs. Sécuriser le survol de Nantes. Peu
d'agriculteurs impactés.
|
Environnement
|
Contre
|
Le transport aérien pollue. Destruction de la
couche d'ozone. Il y aura forte pression immobilière sur les
communes proches du nouvel aéroport. Il y a aussi le problème
de la rivière « Erdre » que je n'ai pas évoqué, là
habitent de riches Nantais.
|
Transport
|
Pour
|
Les avions modernes sont peu « gourmands »
en kérosène. L'avion est essentiel au développement d'une
métropole moderne. Le grand Ouest à besoin d'un tel outil.
|
Transport
|
Contre
|
L'avion n'a plus d'avenir !!!
|
Agriculture
|
Pour
|
Les agriculteurs préemptés ont déjà été
indemnisé. La surface globale du nouvel aéroport serait revue à
la baisse. Les terres « réservées » sont de
médiocres qualités.
|
Agriculture
|
Contre
|
Une fois encore on dépouille la terre
agricole pour des projets qui alimentent les profits des grosses
sociétés (ici Vinci).
|
Politique
|
Pour
|
Les politiques mettent en avant l'emploi. Tout
d'abord durant la construction du site, puis ensuite de son
exploitation.
|
Politique
|
Contre
|
Pour certains (EELV) opposition idéologique.
A droite, comme à gauche, certains auraient
souhaité l'étude sérieuse d'une solution alternative
(ajout d'une seconde piste).
|
Beaucoup de temps perdu, beaucoup d'argent dépensé pour rien, des collusions entre "politiques" et "grands comptes" sont évidents. Des magistrats, des représentants de l’état au plus haut niveau qui semblent travailler pour des entreprises au motif de création d'emploi, faisant fi des diverses études défavorables, s'asseyant sans scrupules sur des textes de lois pris par le parlement pour le respect des territoires fragiles et des ..... humains qui y vivent difficilement.
Il n'y a plus en ce bas monde qu'un Dieu, le Dieu pognon et privilèges à tous les étages.
Peire
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