lundi 7 novembre 2016

Le feuilleton du siècle .... l'aéroport de Nodre Dame des Landes!


Aéroport Notre Dame des Landes

Préambule.

Il y a déjà quelques années que nous avions traité de ce sujet devant le ridicule de cette situation. Voici la petite étude envoyée aux responsables. Je la sors de nouveau ce jour, puisque le dossier repart peut-être pour .... 50 ans!

Cette petite réflexion est réalisée par Peire Martinez_Lassalle à destination de la section du P.S « Mougon-Celles » à la demande de son président (secrétaire). La plupart des éléments ont été récupéré sur Internet ; soit les divers Wiki, les Comptes-rendus du conseil municipal de Notre Dame des Landes, des sites de l’État, des blogs favorables ou non à cette opération.
Cette petite étude ne m'aura pas permis de me faire une opinion, tranchée et ferme. Par contre elle m'aura conforté dans le fait que beaucoup de militants, dont je fais partie, ne travaillent pas assez les sujets politiques dont ils débattent.
    1. Historique du Projet

      1. 1962-1963 : Premier projet

Le projet d’aéroport est né d'une initiative de la Datar datant de 1963, dans le cadre du projet de « métropoles régionales », appellation désignant une ville (ou un groupe de villes) dont l'importance régionale est destinée à jouer un rôle dans l'aménagement du territoire en France. Ces métropoles doivent bénéficier des décentralisations, dans de nombreux secteurs, y compris des secteurs prestigieux ; (recherche, universités, musique, arts en général). Les premières métropoles d'équilibre sont créées en 1963 dans le cadre du  cinquième plan. L’ensemble Nantes-Saint-Nazaire fut concerné.
Par conséquence, qui dit « métropole régionale » induit des dessertes françaises rapides et modernes (TGV), ainsi qu'un aéroport « international ». C'est là que naît l'idée d'un aéroport inter régional (Bretagne-Pays de Loire) à vocation internationale.
C'est donc en 1965 que la préfecture de Loire-Atlantique entame  la recherche d’un nouveau site aéronautique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire. 
C'est en 1968 que le site de Notre-Dame-des-Landes est identifié comme site possible, Il se trouve en effet au nord de Nantes proche d'une liaison routière privilégiée vers Rennes.
En 1973, au niveau national le Schéma Directeur de l’Équipement Aéronautique précise dans sa conclusion qu’il « est indispensable de réserver l’avenir aéronautique des métropoles d’équilibre en permettant à chacune, le moment venu, d’engendrer des liaisons long-courriers. Dans chaque métropole, le choix des sites doit être fait, et le plan de masse établi, en vue d’un possible trafic long-courrier futur ».
En 1974, le préfet de Loire-Atlantique décide de réserver 1225 ha à vocation aéroportuaire au bénéfice du département .
Hélas c'est aussi en 1974 qu'éclate la crise pétrolière  ainsi que l'apparition d'une association s'opposant à ce projet. Ce dernier sera mis en veille pour de nombreuses années.
      1. 2000 : Relance du projet

C'est en octobre 2000 que le gouvernement Jospin a relancé le projet. En effet, le 26 octobre 2000, la décision du Comité interministériel de « réaliser un nouvel aéroport, en remplacement de Nantes-Atlantique, sur le site de Notre-Dame-des-Landes afin de valoriser la dimension internationale et européenne des échanges de l’Ouest Atlantique » a ouvert la phase d’études.
En janvier 2002, pour permettre le pilotage du projet avec l'État, un syndicat mixte est créé. Il se compose des quinze collectivités (régions (2), départements, syndicats).
Il faudra attendre le 13 avril 2007 ! plus de cinq ans !, pour qu'un rapport de faisabilité favorable soit remis au préfet de la région Pays-de-la-Loire.
Pourtant malgré le « Grenelle de l'environnement » en 2007, la construction de l'aéroport du Grand-Ouest est confirmée. Ce nouvel aéroport a été jugé par la préfecture de Loire-Atlantique compatible avec les objectifs du développement durable s’agissant d’un transfert pour raisons environnementales et non de la création d’une infrastructure supplémentaire.
A partir de cet instant, les divers opposants font faire feu de tous bois pour contester l'enquête publique favorable au projet.
En réaction à ce décret, une manifestation contre le projet s'est tenue à Nantes début mars 2008.
Puis ce fut le Conseil de la communauté de communes d'Erdre et Gesvres qui engagea en juillet 2008 un recours en annulation de la déclaration d'utilité publique du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devant le Conseil d’État.
Finalement les 31 juillet 2009 et 27 janvier 2010, les divers recours déposés par les opposants furent rejetés par le Conseil d’État.
Finalement en octobre 2011, l'État annonce que la superficie de l'aéroport serait réduite à 730 ha, ce qui semble étonnant vu que l'aéroport actuel s'étend sur 900ha et qu'il ne possède qu'une piste ; c'est d'ailleurs un des éléments mis en avant par les « pro-NDDL » pour le déménagement.
      1. Situation du nouvel aéroport

Le site retenu est situé à 20 km au nord de Nantes, à 80 km de Rennes, à 110 km d'Angers, de Vannes et de La Roche sur Yon. Il est donc adapté aux deux régions concernées.
L'accessibilité du site retenu pour l'aéroport du Grand Ouest est concerné par différents projets :
  • projets routiers : Il est prévu la modernisation des voies partant de Nantes vers les villes périphériques. Voie rapide et autoroute (Nantes-Rennes). Nantes-Vannes et Nantes-Saint-Nazaire.
  • projets ferroviaires : Là encore une voie rapide desservant l'aéroport est prévue entre les deux « capitales de la Bretagne ». Une réunion publique aurait été actée pour débattre de cette création ferroviaire, les opposants soulignent qu’aucune réserve financière n’est encore prévue pour les accès ferroviaires envisagés.
      1. 2008 : Appel d'offres

Le projet étant acté, malgré les dépôts de recours devant diverses juridictions, la réalisation du nouvel aéroport a fait l’objet d’une procédure de mise en concurrence communautaire dans le cadre d'un contrat de partenariat « Puplic-Privé »). Le nouvel appel d'offres (le premier ayant été annulé) du maître d'ouvrage l'État ( aujourd'hui Delphine, son ministère) ainsi que la « D.G.A.C », préparé par le préfet Bernard Hagelsteen a eu quatre candidatures (au 27 octobre 2008). Ce sont les groupes :
Bouygues, SNC-Lavalin, NGE-SAS, VINCI
Le choix du concessionnaire a été effectué par le ministre chargé des Transports. C'est VINCI qui fut choisi pour une durée de 55 ans, ceci fit l'objet d'un d’un décret en Conseil d’État le 29 décembre 2010.
      1. 2009-2010 Traitement politique

Un tout petit problème à signaler. M. Hagelsteen quittant la préfectorale à sa retraite, intégra le groupe VINCI. Plus ennuyeux encore, un conseiller technique de Lionel Jospin, M. Notebaert intégrera VINCI dont il deviendra directeur pour les aéroports. Donc « de facto » aujourd'hui il est responsable du projet de l'aéroport « grand Ouest » avec M. Hagelsteen !
Mais il y a plus grave ; Mme Hagelsteen en son temps, Présidente de section au Conseil d’Etat, sera le juge qui......déboutera les divers recours contre l'aéroport.
Annexes
Ce tableau représente les divers aéroports français qui ont transporté plus de 3 600 000 passagers en 2012. Beauvais Tillé n'est pas dans la circulaire de création des aéroports « internationaux ». Il fut créé pour désengorger ceux de Paris.

Aéroport
Code IATA
Evolution en %
2000-2011
Passagers 2012
Passagers 2011
Charles de Gaulle
CDG
+ 27%
61 611 934
60 970 551
Paris Orly
ORY
+ 9%
27 232 263
27 139 076
Nice Cote d'Azur
NCE
+ 11%
11 189 816
10 422 073
Lyon St Exupéry
LYS
+ 40%
8 451 039
8 437 141
Marseille Provence
MRS
+ 14%
8 295 479
7 363 068
Toulouse Blagnac
TLS
+ 31%
7 559 350
6 988 140
Basel Mulhouse Freiburg
BSL – MLH
EAP
+ 34%
5 354 350
5 053 664
Bordeaux Mérignac
BOD
+ 34%
4 380 185
4 112 575
Beauvais Tillé
BVA
+ 848%
3 862 562
3 677 794
Nantes Atlantique
NTE
+ 63%
3 631 693
3 245 562
Ce tableau s’arrête volontairement à la ville de Nantes, sujet de cette modeste étude. Mulhouse est partagé entre trois pays ; France, Suisse, Allemagne.

Mon ressenti.
On peut voir qu'actuellement cet aéroport international, bien qu'ayant une forte croissance sur la décennie (+ 63%) est loin de sa saturation naturelle. En effet, j'ai pu constater que de nombreux aéroports dans le monde dans des situations identiques (une seule piste) transportent jusqu'à 10 millions de passagers. Alors ? 
 
Dans ce second tableau vous trouverez des arguments des « pour » et des « contre ».
Item
Pour/contre
Descriptif
Environnement
Pour
Libérer de l'espace près de Nantes, mettre en sécurité une zone « Natura 2000 ». Libérer des terrains pour l'expansion de Nantes. Occuper à NDDL des terrains de peu de valeurs. Sécuriser le survol de Nantes. Peu d'agriculteurs impactés.
Environnement
Contre
Le transport aérien pollue. Destruction de la couche d'ozone. Il y aura forte pression immobilière sur les communes proches du nouvel aéroport. Il y a aussi le problème de la rivière « Erdre » que je n'ai pas évoqué, là habitent de riches Nantais.
Transport
Pour
Les avions modernes sont peu « gourmands » en kérosène. L'avion est essentiel au développement d'une métropole moderne. Le grand Ouest à besoin d'un tel outil.
Transport
Contre
L'avion n'a plus d'avenir !!!
Agriculture
Pour
Les agriculteurs préemptés ont déjà été indemnisé. La surface globale du nouvel aéroport serait revue à la baisse. Les terres « réservées » sont de médiocres qualités.
Agriculture
Contre
Une fois encore on dépouille la terre agricole pour des projets qui alimentent les profits des grosses sociétés (ici Vinci).
Politique
Pour
Les politiques mettent en avant l'emploi. Tout d'abord durant la construction du site, puis ensuite de son exploitation.
Politique
Contre
Pour certains (EELV) opposition idéologique. A droite, comme à gauche, certains auraient souhaité l'étude sérieuse d'une solution alternative (ajout d'une seconde piste).

Beaucoup de temps perdu, beaucoup d'argent dépensé pour rien, des collusions entre "politiques" et "grands comptes" sont évidents. Des magistrats, des représentants de l’état au plus haut niveau qui semblent  travailler pour des entreprises au motif de création d'emploi, faisant fi des diverses études défavorables, s'asseyant sans scrupules sur des textes de lois pris par le parlement pour le respect des territoires fragiles et des ..... humains qui y vivent difficilement.
Il n'y a plus en ce bas monde qu'un Dieu, le Dieu pognon et privilèges à tous les étages.

Peire



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire