lundi 16 février 2015

Savoir faire vivre la démocratie!




  1. Quand on perd son calme sous la statue de Marianne


La mairie de Mougon. Un an après l'élection municipale, l'atmosphère entre élus des deux listes y est toujours très tendue. Onze mois après les élections, le climat municipal dans certaines communes n’est pas des plus sereins. Volées de bois vert à la clé.
L'ordre du jour du conseil municipal de Mougon, ce lundi soir-là, ne semblait pas être de nature à faire se déplacer les foules : installation d'un nouveau conseiller, modification du nombre des adjoints, vote du régime indemnitaire. Pourtant, lorsqu'à 20 h tapantes le maire s'apprête à ouvrir la séance, il y a trente personnes dans le public et on doit aller chercher des chaises dans la salle des fêtes attenante. Un signe.
" L'effet pervers du scrutin de liste à partir de 1.000 habitants "
Parce qu'ici, dans cette commune d'un peu plus de 2.000 habitants du Cellois, le climat municipal n'est pas des plus sereins. L'élection de mars 2014 a laissé des traces. Deux listes en présence : celle de la maire sortante, Nicole Lahmiti, et celle du maire de 1995 à 2008, Philippe Boinier. A l'issue du dépouillement, c'est la seconde qui l'emporte avec 51,62 % des voix. Et cet écart infime en pourcentage ne représente que peu de voix. Ce que soulignera la nouvelle chef de file de l'opposition lors de l'installation du maire. « Elle ajoute qu'il n'y a que trente voix d'écart », mentionne le procès-verbal de la réunion du 7 avril 2014. « C'est vrai qu'on ne s'y attendait pas, reconnaît aujourd'hui Nicole Lahmiti. D'ailleurs, on n'avait quasiment pas fait campagne. Mais c'est ainsi, c'est le jeu de la démocratie. On siège dans l'opposition municipale avec quatre conseillers. »
Des joutes verbales animées
Onze mois après, la braise semble encore vive dans l'âtre communal. Si dans la salle du conseil, les élus s'en tiennent à des joutes verbales animées, le public, lui, a parfois des propos moins retenus, à mots couverts, dans lesquels les attaques peuvent être personnelles. Et le maire doit rappeler le règlement. Ici, l'opposition enregistre la séance du conseil sur un dictaphone. Et ce soir-là, une fois la séance levée, une représentante du personnel communal prend la parole pour, au nom de ses collègues, « assurer le maire de leur soutien », se disant « prêts à témoigner en sa faveur s'il en avait besoin ». Ambiance !
Philippe Boinier et ses co-listiers, eux, aimeraient bien avancer un peu : « On a un bilan à présenter en cette fin de première année de mandat. Mais on a dépensé trop d'énergie dans ces querelles », regrette le premier magistrat. On n'ose pas parler de situation de blocage. Mais les relations entre élus des deux listes semblent exécrables. La situation se crispe sur des dossiers engagés par la précédente municipalité.
« Aujourd'hui, la population nous demande de nous entendre, explique Philippe Boinier qui poursuit : L'opposition, cela doit se faire sur des dossiers, pas en faisant des attaques à la personne. »
Un terrain propice pour la rumeur
N'empêche que ce terrain est bien fertile à la propagation des rumeurs en tout genre. Tout le monde s'en défend, mais du côté majorité on reconnaît « qu'il y a des constantes dans ces rumeurs qui circulent », de l'autre on a estimé « qu'à Mougon, ce n'est pas le dahu qu'il faudrait chasser mais bien la rumeur » (lors du conseil du 7 avril 2014).
« Ce que nous vivons, c'est douloureux. Mais c'est une vraie leçon de citoyenneté », estime Nicole Lahmiti en ce mois de février. « Nous ne sommes pas dans l'opposition systématique. La preuve, certaines délibérations sont votées à l'unanimité », poursuit-elle. « Il serait peut-être bon maintenant de travailler ensemble. C'est à l'intérêt de la population qu'il faut penser », lui rétorque Philippe Boinier, qui voudrait bien passer maintenant « aux réalisations énoncées dans notre programme ».
Il y a en fait un seul point sur lequel les deux s'accordent à ce jour. « C'est un effet pervers du nouveau scrutin de liste pour les communes à partir de 1.000 habitants », estime le maire. « Ce mode de scrutin rend les communes de cette taille ingérables », affirme la tête de liste de l'opposition. On voit que tout n'est pas perdu.
Frédéric Bodin Nr du lundi 16 février 2015

 

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