mardi 13 septembre 2016

Mon ami le corbeau de Zuzac


Les grands Livres à Barzan le 11 septembre 2016

Affiche officielle de la manifestation
Ici dans le canton de Cozes, dix communes ont créé une association culturelle du patrimoine vivant. Pour faire simple, chaque année à la même date, autour du second week-end de septembre, la commune désignée organise la journée. Que du classique ! 

Première pause, ça fait du bien
Le matin Rallye-promenade dont le but premier est de faire connaître la commune aux divers marcheurs. Quelques questions, pour quelques cadeaux proposés aux vainqueurs avant le repas de 13h pris en commun ; généralement acheté sur place aux divers commerçants du marché fermier, qui bien évidemment fait partie de la journée.

Ensuite, chaque commune viendra tour à tour commencer la lecture d'un chapitre du « livre » communal écrit cette année par une personne ou un groupe de personnes désignées par les instances communales. Ce peut-être une association culturelle, le comité des fêtes, …...

Ces écrits parlent de tous sujets, en général ils racontent la vie dans ces communes rurales de l'estuaire. Vie rude où la solidarité et l'autarcie permettaient à ces gens simples, humbles et courageux de survivre. Ces enseignements devraient-être connus surtout de la jeune génération et leurs parents, qui verraient que loin de notre monde hyper technologique, ces anciens savaient résoudre tous les problèmes vitaux qui leur incombaient. 

Les "grands livres" sur leur pupitre
Bien sur, ils connaissaient la souffrance physique et savaient le prix du malheur. S'ils faisaient la fête, parfois de façon déraisonnable, c'était toujours après des semaines de dur labeur. Sa venue dans la vie des villages était le point d'orgue de l'activité humaine et non un but en soi de façon hebdomadaire, sans raison, si ce n'est se mettre en difficulté comme le font les jeunes d'aujourd'hui !

Enfin après tous ces renseignements un peu formels et un tantinet passéistes et avant de mettre quelques photos, je vais vous raconter une histoire incroyable.

Au cours du discours final, la présidente de l'association culturelle, dévoilât le nom de la commune organisatrice pour 2017 : « St André de Lidon ». Le président du comité des fêtes de la dite commune vint remercier indiquant que sa commune faisait partie de ce projet culturel, bien quelle ne fut pas dans la même territorialité. Ce que le maire démentait en déplaçant horizontalement le bas de sa tête, c'est à dire sa mandibule de droite à gauche et ce dans le plan horizontal.

Les discours, très peu pour moi, sauf si bien sur c'est moi le discourant. Je quitte alors le tivoli et me dirigeant vers la buvette, qui vous le pourrez voir ressemblait a si méprendre à celle de l'AAVM; je croisais deux pies qui sautillaient à mon coté. Amusé par les petits pas qu'elles faisaient, j'ai cru entendre, au sens de comprendre ce que se disaient les deux corvidés.

Elle est faite uniquement de tube de 30 mm, il y on fait une porte l'an passé
L'une disait à l'autre, : « St André de Lidon » et pourquoi pas Thesson.

Thesson c'est trop loin, c'est après Gemozac.

Bien sur j'ai oublié que c'était des volatiles et que les oiseaux ne parlent pas, alors Monsieur qui s'intéresse à la « Territorialité » voulut faire un cours sur le canton de Cozes et la CARA (la Communauté d’Agglomération de Royan Atlantique) ; indiquant à mes auditeurs ailés et bavards, un peu comme moi, que la France découpe un territoire sur plusieurs échelons avec des règles diverses, ce qui permet de créer des organismes de liaisons, qui en réalité ne servent à rien et coûtent fort cher aux finances de l’État et des collectivités !

Mes belles aux plumages noir, miroitant sous l'intensité de l'astre solaire s'enfuirent à tire d'ailes, combien fus-je déçu !

Cet après midi 12 septembre, je me dirigeais vers la plage de Zuzac à Meschers et là comme l'en dernier je retrouvais mon corbeau maritime. Je l'avais déjà repéré, il semblait fouiller la plage, retournant de son bec puissant les lieux où avaient siégé les touristes. Que cherchait-il ?

De temps à autre, tout en sautillant comme mes pies, il se rendait en limite de l'onde, attendant la vague. Dés que celle-ci allait l'atteindre il faisait un petit saut pour éviter le choc et se posait dans l'eau. Il pouvait jouer ainsi quelques minutes avant de reprendre sa quête dans le sable.
 
Les vacances étant presque finies, peu de monde sur le sable, le volatile m'aperçut, me reconnu t-il ? Je ne saurais le dire, mais toujours en sautillant comme ses sœurs les pies il vint vers moi.

Lorsqu'il fut assez près, il me regarda, la tête inclinée sur un coté, l’œil noir et inquisiteur; je rappelle que je suis d'origine ibère et je sais hélas ce que fut cet ignoble Torquemada, le grand inquisiteur. Mais revenons à nos corvidés.

- T'étais à Barzan hier après midi, fit l'oiseau. Pas plus surpris qu'hier avec les deux pies, je répondis par l'affirmative.
- T'as causé avec ces deux pipelettes, c'était quoi cette conversation.
Ceci ne te regardes pas, de plus ton français est très approximatif, tu parles presque aussi mal que les jeunes d'aujourd'hui. On ne dit pas t'étais, mais tu étais.
Nous parlions du choix de la prochaine commune qui allait tenir cette journée des « Grands Livres » et ce serait St André de Lidon.

- Ah les cons fit l'oiseau, o sera chéti pour toi l'année prochaine.
- Pourquoi répondis-je à l'oiseau ?
- Parce que je te connais, tu marches tous les jours autour de l'estuaire, d'Arces aux Monnards mais tu ne connais pas S' André.
- Mais mon petit je vais travailler, voire même m'y déplacer pour découvrir cette commune.
- Mais il répond l'ignoble fit l'oiseau agacé. (Il est gonflé le narrateur, c'est pie que tout) St André se trouve sur l'estuaire ….. de la Seudre et ça tu ne connais pas.
- Erreur l'oiseau, j'ai passé il y a quelques années trois semaines de cure à Saujon, justement sur la Seudre. J'ai compris que dans le nom de cette contrée il y avait le mot : « sau, sal, sel ». Et j'ai découvert qu'avant les huîtres ce fut le sel la richesse locale.
- o m’énerve cho p'tit gars, fit l'oiseau.
- je te montre l'intérêt que je porte au territoire.
- C'est mon coin, dit le corbeau et pour te montrer ma bonne volonté et ma reconnaissance je vais te faire un cadeau.
- Si on te parle d'entre deux mers, tu penses à coa coa, fit le facétieux volatile !
- Au pays qui précède l'estuaire de la Gironde et qui est compris entre Dordogne et Garonne, produisant de si grands vins.
- N'essayes pas de me noyer dans ton vin, je connais et tu me saoules.
- Ici on nome aussi entre deux mers la terre entre les deux estuaires. Si tu as cette question au moins tu auras une bonne réponse !

Falaise du "Pilou" au bout de la baie de Barzan
Content de lui l'oiseau poussa en cri puissant un peu comme un rire. Puis il en lança un autre, plus aigu, tranchant l'air, comme la faux, le blé ; le vent étant tombé, il partit déployant largement ses ailes noires de façon rythmée, montant vers le soleil couchant qui illuminait de sa pourpre couleur le majestueux phare de Cordouan. 

Peire 






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