Les grands Livres à Barzan le
11 septembre 2016
Affiche officielle de la manifestation |
Ici dans le canton de Cozes,
dix communes ont créé une association culturelle du patrimoine
vivant. Pour faire simple, chaque année à la même date, autour du
second week-end de septembre, la commune désignée organise la
journée. Que du classique !
Première pause, ça fait du bien |
Le matin Rallye-promenade dont
le but premier est de faire connaître la commune aux divers
marcheurs. Quelques questions, pour quelques cadeaux proposés aux
vainqueurs avant le repas de 13h pris en commun ; généralement
acheté sur place aux divers commerçants du marché fermier, qui
bien évidemment fait partie de la journée.
Ensuite, chaque commune
viendra tour à tour commencer la lecture d'un chapitre du « livre »
communal écrit cette année par une personne ou un groupe de
personnes désignées par les instances communales. Ce peut-être une
association culturelle, le comité des fêtes, …...
Ces écrits parlent de tous
sujets, en général ils racontent la vie dans ces communes rurales
de l'estuaire. Vie rude où la solidarité et l'autarcie permettaient
à ces gens simples, humbles et courageux de survivre. Ces
enseignements devraient-être connus surtout de la jeune génération
et leurs parents, qui verraient que loin de notre monde hyper
technologique, ces anciens savaient résoudre tous les problèmes
vitaux qui leur incombaient.
Les "grands livres" sur leur pupitre |
Bien sur, ils connaissaient la
souffrance physique et savaient le prix du malheur. S'ils faisaient
la fête, parfois de façon déraisonnable, c'était toujours après
des semaines de dur labeur. Sa venue dans la vie des villages était
le point d'orgue de l'activité humaine et non un but en soi de façon
hebdomadaire, sans raison, si ce n'est se mettre en difficulté comme
le font les jeunes d'aujourd'hui !
Enfin après tous ces
renseignements un peu formels et un tantinet passéistes et avant de
mettre quelques photos, je vais vous raconter une histoire
incroyable.
Au cours du discours final, la
présidente de l'association culturelle, dévoilât le nom de la
commune organisatrice pour 2017 : « St André de Lidon ».
Le président du comité des fêtes de la dite commune vint remercier
indiquant que sa commune faisait partie de ce projet culturel, bien
quelle ne fut pas dans la même territorialité. Ce que le maire
démentait en déplaçant horizontalement le bas de sa tête, c'est à
dire sa mandibule de droite à gauche et ce dans le plan horizontal.
Les discours, très peu pour
moi, sauf si bien sur c'est moi le discourant. Je quitte alors le
tivoli et me dirigeant vers la buvette, qui vous le pourrez voir
ressemblait a si méprendre à celle de l'AAVM; je croisais deux pies
qui sautillaient à mon coté. Amusé par les petits pas qu'elles
faisaient, j'ai cru entendre, au sens de comprendre ce que se
disaient les deux corvidés.
Elle est faite uniquement de tube de 30 mm, il y on fait une porte l'an passé |
L'une disait à l'autre, :
« St André de Lidon » et pourquoi pas Thesson.
Thesson c'est trop loin, c'est
après Gemozac.
Bien sur j'ai oublié que
c'était des volatiles et que les oiseaux ne parlent pas, alors
Monsieur qui s'intéresse à la « Territorialité »
voulut faire un cours sur le canton de Cozes et la CARA (la
Communauté d’Agglomération de Royan Atlantique) ; indiquant
à mes auditeurs ailés et bavards, un peu comme moi, que la France
découpe un territoire sur plusieurs échelons avec des règles
diverses, ce qui permet de créer des organismes de liaisons, qui en
réalité ne servent à rien et coûtent fort cher aux finances de
l’État et des collectivités !
Mes belles aux plumages noir,
miroitant sous l'intensité de l'astre solaire s'enfuirent à tire
d'ailes, combien fus-je déçu !
Cet après midi 12 septembre,
je me dirigeais vers la plage de Zuzac à Meschers et là comme l'en
dernier je retrouvais mon corbeau maritime. Je l'avais déjà repéré,
il semblait fouiller la plage, retournant de son bec puissant les
lieux où avaient siégé les touristes. Que cherchait-il ?
De temps à autre, tout en
sautillant comme mes pies, il se rendait en limite de l'onde,
attendant la vague. Dés que celle-ci allait l'atteindre il faisait
un petit saut pour éviter le choc et se posait dans l'eau. Il
pouvait jouer ainsi quelques minutes avant de reprendre sa quête
dans le sable.
Les vacances étant presque
finies, peu de monde sur le sable, le volatile m'aperçut, me reconnu
t-il ? Je ne saurais le dire, mais toujours en sautillant comme
ses sœurs les pies il vint vers moi.
Lorsqu'il fut assez près, il
me regarda, la tête inclinée sur un coté, l’œil noir et
inquisiteur; je rappelle que je suis d'origine ibère et je
sais hélas ce que fut cet ignoble Torquemada, le grand inquisiteur.
Mais revenons à nos corvidés.
- T'étais à Barzan hier
après midi, fit l'oiseau. Pas plus surpris qu'hier avec les deux
pies, je répondis par l'affirmative.
- T'as causé avec ces deux
pipelettes, c'était quoi cette conversation.
Ceci ne te regardes pas, de
plus ton français est très approximatif, tu parles presque aussi
mal que les jeunes d'aujourd'hui. On ne dit pas t'étais, mais tu
étais.
Nous parlions du choix de la
prochaine commune qui allait tenir cette journée des « Grands
Livres » et ce serait St André de Lidon.
- Ah les cons fit l'oiseau, o
sera chéti pour toi l'année prochaine.
- Pourquoi répondis-je à
l'oiseau ?
- Parce que je te connais, tu
marches tous les jours autour de l'estuaire, d'Arces aux Monnards
mais tu ne connais pas S' André.
- Mais mon petit je vais
travailler, voire même m'y déplacer pour découvrir cette commune.
- Mais il répond l'ignoble
fit l'oiseau agacé. (Il
est gonflé le narrateur, c'est
pie que tout)
St André se trouve sur l'estuaire ….. de la Seudre et ça tu ne
connais pas.
- Erreur l'oiseau, j'ai passé
il y a quelques années trois semaines de cure à Saujon, justement
sur la Seudre. J'ai compris que dans le nom de cette contrée il y
avait le mot : « sau, sal, sel ». Et j'ai découvert
qu'avant les huîtres ce fut le sel la richesse locale.
- o m’énerve cho p'tit
gars, fit l'oiseau.
- je te montre l'intérêt que
je porte au territoire.
- C'est mon coin, dit le
corbeau et pour te montrer ma bonne volonté et ma reconnaissance je
vais te faire un cadeau.
- Si on te parle d'entre deux
mers, tu penses à coa coa, fit le facétieux volatile !
- Au pays qui précède
l'estuaire de la Gironde et qui est compris entre Dordogne et
Garonne, produisant de si grands vins.
- N'essayes pas de me noyer
dans ton vin, je connais et tu me saoules.
- Ici on nome aussi entre deux
mers la terre entre les deux estuaires. Si tu as cette question au
moins tu auras une bonne réponse !
Falaise du "Pilou" au bout de la baie de Barzan |
Content de lui l'oiseau poussa
en cri puissant un peu comme un rire. Puis il en lança un autre, plus
aigu, tranchant l'air, comme la faux, le blé ; le vent étant
tombé, il partit déployant largement ses ailes noires de façon
rythmée, montant vers le soleil couchant qui illuminait de sa
pourpre couleur le majestueux phare de Cordouan.
Peire
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